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Le printemps 2020 restera gravé dans les mémoires comme une période suspendue, marquée par l’incertitude et l’isolement. Pour beaucoup, ce fut un moment de repli, mais pour certains créateurs, une opportunité inattendue de produire différemment. C’est dans ce contexte si particulier que le réalisateur franco-polonais David Tomaszewski a conçu et réalisé le court-métrage Neit, une œuvre cinématographique singulière entièrement tournée avec un iPhone, au cœur des rues désertes de Londres.
Confiné dans son appartement de Notting Hill, sans accès à une équipe de tournage ni à du matériel professionnel, Tomaszewski décide de transformer cette limitation en moteur créatif. Il est seul, mais il a deux outils : un vélo et un smartphone. Cette démarche s’inscrit dans une logique de débrouille maîtrisée, où l’artiste refuse l’immobilisme pour proposer une œuvre réflexive sur le temps, la solitude et la condition humaine face à une ville figée.
Au départ, le projet n’était pas censé devenir un court-métrage diffusé ou présenté. L’intention première était simple : filmer pour ne pas sombrer dans l’ennui, expérimenter, capter une ambiance irréelle. Tomaszewski raconte qu’il voulait juste sortir chaque jour avec son vélo, parcourir la ville vide et filmer ce qu’il voyait. Très vite, le potentiel poétique et cinématographique de ces plans l’emporte. Il commence à construire une narration, à imaginer un personnage, une ambiance sonore, une voix-off.
Le vide des rues londoniennes évoque des images post-apocalyptiques : aucun passant, aucun trafic, une architecture muette, magnifiée par la lumière naturelle. Ce décor inattendu devient un studio à ciel ouvert. L’iPhone, par sa discrétion et sa facilité de maniement, permet à Tomaszewski de filmer rapidement, librement, sans éveiller de soupçons ou enfreindre les règles sanitaires en vigueur.
Le film Neit a été tourné avec deux smartphones : un iPhone 11 et un iPhone 12 Pro Max. Ces modèles offrent une qualité d’image suffisante pour une production cinématographique, surtout lorsqu’ils sont bien utilisés. David a su tirer parti de leurs capacités techniques : stabilisation optique, profondeur de champ contrôlable, et surtout une très bonne gestion de la lumière naturelle.
Il filme seul, dans des conditions parfois acrobatiques, depuis son vélo ou à pied, jouant avec les reflets, les contre-jours et les perspectives urbaines. Chaque plan est pensé pour créer une tension entre l’humain et l’environnement, entre le mouvement du corps et l’immobilité de la ville. L’absence de dialogues directs renforce cette sensation d’errance mentale et physique.
Le film repose en grande partie sur une voix off intérieure, poétique, qui accompagne le spectateur dans cette introspection visuelle. Cette narration vient renforcer la dimension philosophique du projet : que reste-t-il de l’humanité quand la ville se tait ? Comment se définir dans le silence, dans la perte de repères, dans l’arrêt forcé du monde ?
Une fois les images tournées, David Tomaszewski entre dans une phase de postproduction intensive, entièrement réalisée depuis son appartement. Le montage est méticuleux, précis. Il travaille seul sur la narration, les transitions, la bande-son et les effets visuels. Il s’inspire de sa formation en effets spéciaux, ainsi que de son expérience dans les clips musicaux et les installations visuelles.
L’étalonnage, particulièrement soigné, donne au film une identité visuelle forte : des contrastes marqués, des tons désaturés parfois, une lumière sculptée pour faire ressortir le vide ou au contraire souligner la présence furtive de la vie. Il joue aussi sur les ralentis, les fondus, les superpositions d’images. Certaines scènes semblent presque issues d’un rêve ou d’un cauchemar éveillé.
La musique, composée en parallèle, accompagne les images de manière organique. Elle suit les respirations du personnage, soutient la voix off et accentue les émotions. La bande-son évoque des textures électroniques mêlées à des nappes classiques, dans une esthétique à mi-chemin entre le cinéma d’auteur et le clip expérimental.
Une autre particularité de Neit réside dans sa dimension collaborative, bien que le film ait été tourné en solitaire. Pour enrichir sa narration, Tomaszewski fait appel à des comédiens qu’il dirige à distance via Zoom. Certains sont basés à Surrey, d’autres à Dubaï. Les séquences sont filmées localement avec des smartphones, puis envoyées pour être intégrées au montage final.
Cette approche fragmentée reflète parfaitement l’époque du confinement : chacun chez soi, mais tous connectés, avec les moyens du bord. Ce processus démontre aussi la capacité d’adaptation des artistes face à une situation mondiale sans précédent. Même isolé, il est possible de créer collectivement, en redéfinissant les modes de production et de communication.
Une fois finalisé, le film dépasse les attentes de son auteur. Neit est sélectionné dans plusieurs festivals, où il reçoit un accueil enthousiaste, tant pour sa forme audacieuse que pour son fond introspectif et universel. Il devient un exemple inspirant de création en confinement, au même titre que d’autres projets nés durant cette période (comme les journaux visuels, les capsules audio ou les séries tournées en visio).
Tomaszewski montre qu’il est possible de faire du cinéma avec peu de moyens, à condition d’avoir une vision, une rigueur et une sensibilité artistique forte. Neit n’est pas seulement un film de confinement : c’est une œuvre sur l’adaptation, sur la recherche de beauté dans le vide, sur la résilience créative.
L’expérience de David Tomaszewski avec Neit peut être vue comme un manifeste involontaire pour un cinéma agile, libre des contraintes habituelles. Le film prouve que l’on peut raconter des histoires profondes avec un téléphone, un vélo et une idée. C’est une leçon de création en temps de crise, mais aussi une invitation à reconsidérer notre rapport aux outils et à la mise en scène.
Dans une époque où les budgets peuvent manquer, où les équipes sont parfois dispersées, Neit nous rappelle que l’essence du cinéma n’est pas la technologie, mais le regard. Et que ce regard, même confiné, peut ouvrir des mondes.
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